- Restrictions sociales (confinement, distanciation physique, gestes barrières et autre gel hydro-alcoolique, port du masque, couvre feu, pass sanitaire, pass vaccinal).
- Traitements médicaux (traitements médicamenteux tels hydrochloroquine, ivermectine), vaccination.
Certaines mesures et actions combinées fonctionnent correctement, sans pour autant que les résultats ne soient exceptionnels. En ce début d’année 2022, les contaminations explosent et l’immunisation collective n’est toujours pas à l’ordre du jour !
Pour autant, nous avons tous remarqué que certains adultes en bonne santé ne contractent pas certaines infections et maladies bien qu’au contact de personnes contaminées. En effet, la grippe, le rhume, la gastro-entérite mais aussi le SARS-COV 2 en sont des exemples.
Ne serions-nous pas tous et toutes égaux quant à la capacité d’être contaminés ou de ne pas l’être ?
Bien entendu, la réponse immunitaire divergent d’un enfant à un ancien, d’une personne à risques présentant des comorbidités.
Mais pourquoi deux adultes en bonne santé n’ont pas forcément des mécanismes de défense équitables lorsqu’un virus ou une bactérie se présente ?
Ainsi, pouvons-nous affirmer que nous ne sommes pas équitablement immunisés ?
En somme, existe-t-il des systèmes immunitaires plus ou moins performants ?
SOMMAIRE
DIFFERENCES IMMUNITAIRES LIEES à L’AGE
Evolution de notre système immunitaire
Vieillissement de nos fonctions et immunosénescence
IMMUNISATION NON EQUITABLE EN FONCTION DE L’ORIGINE ETHNIQUE
Vaccination et immunisations variables
Virologie et réponses immunitaires différentes
LE GENRE IMPLIQUE UNE DEFENSE IMMUNITAIRE DIFFERENCIEE
Différences immunitaires liées à l’âge
En effet, dans cette première partie nous rappelons que l’immunité se développe, s’accroît et s’amenuise au cours de la vie.
Et ainsi, nous évoquons quelques mécanismes de la sénescence. En d’autre termes, par quels principes notre système immunitaire s’affaiblit.
Enfin, les découvertes scientifiques des télomères et de la télomérase, il y a une dizaine d’années, nous apportent une nouvelle clé de lecture quant à notre vieillissement inéluctable.
Evolution de notre système immunitaire
Formation de notre immunité
Tout d’abord, foetus, le placenta nous offre les anticorps de la vie utérine. Puis, nourrissons, nous avons la chance d’être alimenté par le colostrum de nos mamans. Par l’action de l’allaitement, la maman transmet à son bébé une généreuse quantité d’anticorps.
Puis, le stade oral, où bébé met tout en bouche, perfectionne le développement immunitaire.
Ainsi, la découverte des nouveaux goûts et textures par l’acquisition de nouveaux aliments développent le microbiote des enfants, accroissant ainsi la colonie bactérienne prête à nous protéger.
Par ailleurs, la vaccination nous protège également de maladies graves et mortelles.
Par la suite, lorsque les enfants sont socialisés, au temps des crèches et maternelles, l’échange de pathogènes s’accélère pour aboutir à une immunité solide lorsque l’adolescence survient.
Ainsi, un communiqué de presse de l’INSERM datant de novembre 2021 intitulé Covid-19 : Nouvelles pistes pour expliquer pourquoi les enfants sont moins à risque de formes graves observe que l’immunité innée est plus développée chez les enfants.
En effet, ce système est plus performant, grâce notamment à la présence en grande quantité d’interféron III chez les enfants par rapport aux adultes. Grâce à cela, les enfants auraient une meilleure protection contre les formes sévères du COVID comparée à une population plus âgée.
Force de l’âge immunitaire
Jeune adulte, nous avons acquis une mémoire immunitaire qui nous protège grandement des maladies.
En effet, cette évolution réfère à l’immunité adaptative que nous avons expliqué dans l’article intitulé Système immunitaire : Comprendre pour mieux Défendre et notamment les lymphocytes B.
Vieillissement de nos fonctions et immunosénescence
Après avoir affronté vents et marées, décades de tempêtes et de tornades, les fonctions cognitives, la mémoire et la vivacité d’esprit s’ammenuisent. Il en est de même pour les fonctions physiques, la vue, l’ouïe, la mobilité ou la force, la capacité de récupération qui diminuent avec l’âge.
De plus, notre système immunitaire connait le même déclin. En effet, il réagit moins promptement, produit des anticorps en moins grande quantité et ne se rappelle plus des virus déjà rencontrés.
Dans l’article intitulé Aging and Immunity Katsuiku Hirokawa nous liste les caractéristiques de l’immuno sénescence c’est-à-dire le déclin de notre système immunitaire et notamment :
- La dysfonction mitochondriale augmente la charge des radicaux libres de l’oxygène.
- Le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), défini comme la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires, de chemokines et de protéases par des cellules sénescentes.
Télomères
Elizabeth Blackburn, lauréate du prix nobel de médecine en 2009, est à l’origine de la découverte de la télomérase. Elle est un marqueur biologique. Ses recherches précieuses nous expliquent que les télomères se raccourcissent avec l’âge.
Ainsi, leurs longueurs sont corrélées avec notre vieillissement cellulaire et immunitaire. Notre hygiène de vie a une incidence sur leur raccourcissement.
En conséquence, 2 personnes en bonne santé ne seront pas “équitablement équipées » quant à leur processus de vieillissement. La longueur de leurs télomères en est en partie responsable.
Enfin, une équipe de chercheurs de l’université de Louvain à Bruxelles a constaté, que la longueur des télomères étaient en corrélation avec la sévérité du Covid et ses formes graves.
Cet article Short telomeres increase the risk of severe COVID-19 explique que :
« Les télomères courts étaient associés à un risque plus élevé de maladie grave, soit l’admission de ces patients en unité de soins intensifs, soit leur décès sans être nécessairement passé par les soins intensifs. (…) Les tissus pulmonaires de patients avec des télomères très courts présentaient aussi des signes de sénescence dans leurs cellules structurelles et immunitaires ».
Immunisation non équitable en fonction de l’origine ethnique
Sommes nous équitablement immunisés en fonction de nos origines ethniques ?
Selon différentes recherches scientifiques, nous pouvons affirmer que nos systèmes immunitaires n’apportent pas toujours des réponses immunitaires équivalentes en fonction de nos origines ethniques.
Croisements archaïques
La très sérieuse revue scientifique Cell a publié en 2016 un article d’une équipe de chercheurs de l’institut Pasteur intitulé Genetic Adaptation and Neandertal Admixture Shaped the Immune System of Human Populations.
Les scientifiques savent depuis une décennie que les européens se sont mélangés à certains hommes archaïques tels que l’homme de Néanderthal et les Dénisoviens.
Cette étude montre l’impact de cet héritage sur le système immunitaire de la population européenne actuelle comparée aux africains. Il en découlerait un système immunitaire innée plus performant. En revanche, les européens seraient plus sensibles aux allergies.
Ainsi, l’évolution génétique apporte des réponses immunitaires différentes et ne nous offre pas les mêmes avantages immunitaires.
Vaccination et immunisations variables
Comme évoqué précemment, la vaccination n’offre pas toujours les mêmes bénéfices. Ceux-ci sont fonction de notre patrimoine génétique.
En effet, une autre étude intitulée Vaccin contre la rougeole : les facteurs ethniques ou génétiques sont-ils à l’origine des taux d’échec compris entre 2 et 10 % ? s’est intéressée aux différences entre les populations afro-américaines vs les populations caucasiennes concernant les résultats d’immunisation après vaccination contre la rougeole.
Cette étude a montré que les réponses immunitaires n’étaient pas identiques en fonction des origines ethniques.
Ainsi, la population afro-américaine répondrait mieux à cet inoculat.
Virologie et réponses immunitaires différentes
Certaines populations pourraient-elles être plus réactives à une attaque de Covid-19 ? Ne serions nous pas équitablement immunisés face au SARS-CoV-2 ?
En effet, Antony J. Cutler de l’université d’Oxford a publié un article paru dans Nature en 2021 Identification of LZTFL1 as a candidate effector gene at a COVID-19 risk locus.
Avec son équipe, il a identifié un gène responsable d’un doublement accru de risque respiratoire du virus SARS-CoV-2. Ce gène est présent chez plus de 60% de la population de type asiatique du sud et 20% de la population européenne.
Cela pourrait-il expliquer cette disparité de létalité du SARS-CoV-2 en fonction des régions du globe ?
D’autres études ont analysé les différences de structures immunitaires et par conséquent leur sensibilité et leurs adaptations quant aux agressions. Nous pouvons donc affirmer que nous ne sommes pas équitablement immunisés et que notre patrimoine génétique déterminent des réponses immunitaires différentes.
La différence des chromosomes XY ou XX dans le genre humain engendre également une réponse immunitaire différente.
En effet, le genre féminin dispose d’un système immunitaire plus performant et plus efficace que le genre masculin.
De nombreuses études ont depuis plusieurs années analysé les différences entre les sexes.
- Une étude de 2012 Pennell LM, Galligan CL, Fish EN. Sex affects immunity suggère que les performances immunitaires innées et adaptatives sont significativement différentes entre les hommes et les femmes. Ces différences trouveraient leurs explications grâce à la présence des hormones gonadiques, les oestrogènes.
- Une étude de 2016 de Klein SL, Flanagan KL. Sex differences in immune responses explique que les gènes et les hormones sont impliqués au sein de ces différences. De plus, elles peuvent survenir à plusieurs stades de l’évolution de la femme.
Ces différences immunitaires en fonction du sexe trouvent plusieurs explications :
- Premièrement, l’exposition aux pathogènes varient entre les femmes et les hommes en raison des métiers qu’ils occupent. Effectivement, les hommes sont majoritairement occupés aux productions agricoles, cibles des maladies respiratoires. A l’inverse, les femmes sont exposées aux maladies infectieuses étant aux contacts des malades dans les hôpitaux.
- Ensuite, les facteurs hormonaux impliquent des réponses immunitaires plus efficaces chez la femme. En effet, la cause en serait probablement une production plus importante d’interférons et une activation supérieure des lymphocytes T.
- En revanche, les femmes ont plus de probabilités de développer des maladies auto-immunes comme nous l’avons évoqué dans l’article Quels sont les principaux dysfonctionnements immunitaires ?
Immunité des villes vs immunité des champs
Moins soumis à certains pathogènes, obnubilés par une hygiène irréprochable, le citadin a rendu son environnement aseptisé.
En effet, plusieurs études montrent l’impact de l’environnement sur la performance de nos systèmes immunitaires.
Une étude de 2021 de Deckers J, Marsland BJ, von Mutius E. Protection against allergies: Microbes, immunity, and the farming effect démontre que grandir dans un milieu agricole, entouré d’animaux et de poussières développe une immunité moins sensible aux allergies.
Ce mode de vie urbain va jusqu’à modifier les milliers d’espèces bactériennes qui constituent notre flore intestinale rendant notre microbiote moins riche, moins diversifié.
Inoue Y et Shimojo N. ont analysé en 2015 l’impact de nos modes de vie de nos sociétés industrialisées sur notre microbiote et ses incidences sur notre sensibilité allergique. Cette publication Microbiome/microbiota and allergies met en lumière la relation étroite entre microbiote et allergies.
C’est pourquoi, grandir dans la nature, aux contacts de pathogènes, aguerrit notre système immunitaire. De plus, nous devenons moins sensibles aux réactions immunitaires disproportionnées, limitant les allergies par exemple.
Ainsi, notre environnement impacte grandement notre développement immunitaire et par conséquent définit une gestion immunitaire différente de notre organisme.
Pas equitablement immunisés… autres choses ?
Afin d’élargir cette analyse, il convient d’ajouter 2 prépondérants.
Le premier consiste à penser que notre mental influe grandement sur notre système immunitaire. Prenant l’exemple du placebo ou à l’inverse de l’hypocondrie, nous comprenons aisément que nous pouvons somatiser la maladie et influer sur notre capacité à combattre, à guérir ou à l’inverse à se résigner.
Le second est la vibration. Des espèces animales ressentent des catastrophes naturelles bien avant l’humain. En effet, les poissons, les oiseaux et certains mammifères réagissent promptement aux vibrations de leur événement naturel, précédant un tremblement de terre, une éruption volcanique, un tsunami.
L’éléphant dispose d’un organe de communication situé dans son talon basé sur les ondes sismiques. Constatant que le vivant est vibrations, que toutes cellules sont vibratoires, l’humain est soumis à ses émotions, à son état d’esprit, à son niveau vibratoire. Lui-même pourrait être influencé par sa sensibilité aux maladies et à ses barrières qui l’en protègent comme l’est le système immunitaire.
En somme, la nature nous a offert le privilège qu’est le système immunitaire. Néanmoins, nous avons détaillé que nous ne sommes pas équitablement immunisés.
Cependant, est-ce que tous les paramètres influençant notre système immunitaire ont été détaillés dans cet article ?
Très certainement pas ! Qu’en pensez-vous ?