Innée, naturelle, instantanée, réactive, autonome, évolutive, adaptative et intelligente, notre immunité nous protège des agressions invisibles extérieures.
Dans le domaine de l’entraînement et du bien-être, nous nous inquiétons toujours d’optimiser un maximum nos systèmes :
- Nous nous adonnons à l’endurance afin d’accroître la résistance de notre système cardio-vasculaire et d’augmenter notre capacité respiratoire.
- Le renforcement musculaire ? En effet, afin de maintenir notre niveau de force.
- Nous pratiquons du sport (tennis, football, boxe, etc) pour améliorer notre réactivité et notre coordination.
- Les cours de Yoga nous attirent afin de ne pas être trop raides et de gagner un peu en flexibilité. Ceux de pilates nous permettent de conscientiser nos mouvements et d’intégrer les muscles de la posture.
De plus, nous nous intéressons à la nutrition afin de nourrir au mieux nos systèmes nerveux, musculo-squelettiques et endocriniens.
Sans oublier le système respiratoire que nous devons maîtriser grâce à la méditation ou la sophrologie dans l’espoir de mieux gérer notre stress et notre émotivité !
Pourtant, il y a un système que nous avions oublié, invisible et discret, qui sans lequel rien de tout cela ne serait possible. Et aujourd’hui il revient avec fracas aux devants de la scène, avec son lot de mystères, d’énigmes, d’incertitudes et de discriminations ! Il s’agit de notre système immunitaire…
Le système immunitaire, plus en détail
Définition
L’immunité est composée de deux systèmes, l’immunité innée et l’immunité adaptative.
Immunité innée et adaptative
L’immunité innée
Afin de protéger les muqueuses, la défense est également chimique grâce à la sécrétion (salive, larmes, suc gastrique, etc).
D’autre part, l’immunité innée dispose d’une défense interne qui entre en action si la première ligne de protection a échoué.
- les cellules macrophages qui font partie de la famille des globules blancs. Elles sont capables de reconnaître un agent infectieux et de l’internaliser afin de le détruire. Ce processus se nomme la phagocytose.
Elie Metchnikoff a été le premier scientifique à l’avoir observée. Ses recherches ont été récompensées du prix Nobel de Médecine en 1908. Pour en savoir plus sur ce sujet, découvrez l’article sur la phagocytose de l’institut Cochin.
- Les neutrophiles font également partie de la classe des globules blancs et agissent par phagocytose. Les premiers agissent au sein même des tissus alors que les seconds interviennent au niveau de la circulation.
- Les cellules dendritiques luttent activement contre la prolifération du foyer infectieux. Elles sont très utiles car elles permettent de capturer l’agent pathogène afin de le présenter aux lymphocytes T afin d’interroger sa mémoire pour savoir si une réponse immunitaire spécifique à cette attaque a déjà été initiée, en d’autres termes elles permettent d’interroger la mémoire immunitaire.
En somme, la cellule dendritique fait le lien entre le système immunitaire innée et le système immunitaire adaptatif.
L’immunité adaptative
Spécificité de la réponse immunitaire : adaptabilité grâce à la mémoire cellulaire
Une succession de mécanismes se mettent en place lorsque les cellules dendritiques détectent une attaque et qu’ils ont migré vers les ganglions et ce pour faire appel à la mémoire des cellules immunitaires que sont les lymphocytes T :
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- A l’intérieur des ganglions se trouvent les lymphocytes T qui vont analyser les peptides ou fragments du virus présentés par les cellules dendritiques grâce à des récepteurs associés appelés Human Leucocyt Antigen (HLA)
- S’il y a correspondance ou histocompatibilité, l’activation des lymphocytes T s’enclenchent afin d’apporter une réponse adaptée à l’agent pathogène.
- Puis les lymphocytes T se transforment en cellules effectrices et se divisent ou méiose.
- De là, elles sont prêtes à migrer grâce à des chemokines (cytokines spécialisées) vers le lieu de l’infection.
La vidéo suivante explique de façon simple le mécanisme de la réponse immunitaire adaptative.
Temps de latence et durabilité
La réponse immunitaire ne s’arrête pas lorsque les lymphocytes B produisent des anticorps spécifiques à combattre l’infection. Dans certains cas, ces anticorps produits auront un rôle neutralisant.
Eric Vivier, docteur en médecine vétérinaire, docteur en sciences et professeur en immunologie explique que dans d’autres situations, les anticorps “ne vont pas neutraliser l’infection d’une cellule par un virus, mais au contraire, auront besoin d’autres cellules du système immunitaire innée, en particulier des macrophages, des neutrophiles qui portent des récepteurs pour ces anticorps et qui vont permettre d’éliminer l’agent agresseur de départ.”
La fin du combat sera décrétée lorsque les macrophages auront nettoyé le champ de bataille de tous les déchets engendrés par la lutte du pathogène.
Immunité cellulaire vs immunité humorale
- L’immunité humorale agit contre les pathogènes extracellulaires en impliquant les lymphocytes B qui lorsqu’ils sont activés, se transforment en plasmocytes pour fabriquer des anticorps à savoir l’immunoglobuline.
- L’immunité cellulaire est spécialisée dans la lutte des pathogènes intracellulaires en utilisant différents types de lymphocytes T : les lymphocytes CD4 et CD8 cytotoxiques qui comportent de nombreux sous-types et les lymphocytes T NK (Natural Killer).
La troupe d’élites est une belle métaphore de ce que sont les lymphocytes T.
Intérêts des cytokines
Leurs rôles sont de permettre l’activation et la communication dans la réponse immunitaire. Ils enclenchent le recrutement et la prolifération de cellules spécifiques ou à l’inverse d’inhiber leur fonction.
Il existe bien évidemment plusieurs types de cytokines, les plus connus sont :
- Les chimiokines que nous avons cités précédemment et qui ont pour rôle de stimuler la motilité des cellules immunitaires vers le lieu de l’infection.
- Les interférons interviennent au niveau de l’immunité innée lorsque une substance étrangère est détectée. Elles émettent les premiers signaux d’alerte afin d’enclencher l’activation des cellules tueuses naturelles.
- Les interleukines permettent l’activation et la régulation des cellules immunitaires, le contrôle et la sélection des lymphocytes T.
- Les Facteurs de Nécrose Tumorale sont des cytokines essentielles dans la réponse inflammatoire en détruisant les tumeurs par nécrose.
Certaines cytokines ont un rôle inflammatoire, d’autres une fonction anti-inflammatoire. De plus, une même cytokine peut avoir une fonction sur une cellule et une action différente sur une autre.
L’immunité adaptative quant à elle apporte un délai de réponse plus long mais en revanche elle est ciblée, adaptée, spécifique et plus durable.
Lorsque l’organisme a connu une infection, dans certains cas de figure il est immunisé à vie, comme la rougeole par exemple.
Parfois cette immunité ne dure pas aussi longuement, tel est l’exemple pour la poliomyélite. C’est pourquoi des rappels de vaccination sont importants.
Il est essentiel de rappeler que ces 2 systèmes interagissent ensemble, de manière organisés afin d’offrir des défenses immunitaires optimales.
Organes de l’immunité
Moelle osseuse
Nous pouvons distinguer différents globules blancs qui y sont fabriqués :
- Les lymphocytes, les neutrophiles et les monocytes qui détruisent virus, bactéries et champignons concomitantes à une infection
- Les basophiles et les éosinophiles qui sont plus spécialisés pour lutter contre les allergènes qui pénètrent l’organisme.
Toutes ces cellules naissent dans la moelle osseuse rouge mais certaines comme les lymphocytes T migrent dans d’autres organes pour parachever leur maturité.
Thymus
Le thymus est une petite glande endocrine du système lymphatique situé dans la partie supérieure du thorax, proche du cœur, sous le sternum entre les 2 poumons.
Le thymus comporte 2 parties, le cortex qui contient les lymphocytes T immatures également appelés thymocytes et la médulla qui contient les cellules T plus matures.
Il est intéressant de souligner que seuls 5% des lymphocytes T matures, capables de reconnaître des antigènes présentés par les cellules dendritiques seront reversés dans la circulation. Les cellules non sélectionnées sont phagocytées ce qui limite la probabilité de maladies auto-immunes.
Enfin, cet organe lymphoïde se développe à l’état foetal jusqu’à l’adolescence avant de s’atrophier plus tard.
Ainsi, le thymus est essentiel dans le développement du système immunitaire de l’être humain.
Ganglions Lymphatiques
Le système lymphatique ne dispose pas de pompes pour optimiser sa circulation à l’instar du cœur pour la circulation sanguine. Cependant les vaisseaux lymphatiques sont contractiles, c’est le péristaltisme. On les appelle les cœurs lymphatiques. Ils sont munis de valves qui permettent de créer un sens de circulation unidirectionnel et ce malgré la gravité.
Rate
D’une taille équivalente à un poing pour un poids de plus ou moins 200 grammes, la rate est l’organe le plus gros de notre système immunitaire. De plus, cet organe lymphoïde est également le seul à être relié directement à la circulation sanguine.
La rate est composée de 2 parties qui définissent 2 fonctions :
- La pulpe rouge en surface filtre les globules rouges, détruit les plaquettes détériorées, les globules rouges sénescents ou altérés, ainsi que tous les autres déchets : métaboliques, virus, corps étrangers, toxines. Son rôle est donc de purifier le sang.
- La pulpe blanche en profondeur est principalement constituée de follicules lymphoïdes. On y retrouve des lymphocites B et T. Son rôle est la prolifération des anticorps.
La rate est un site privilégié pour la filtration des antigènes et la formation des anticorps.
Elle est donc un passage privilégié de l’afflux sanguin où le contrôle des pathogènes est systématique compte tenu de la forte présence de cellules immunitaires.
Amygdales
- Les amygdales palatines situées dans la fosse tonsillaire sont les plus connus
- Les pharyngiennes
- Les linguales sont situées à la base de la langue
- Les tubulaires à proximité de la trompe d’Eustache.
Cet ensemble de tissu lymphatique joue un rôle dans la protection de cette partie de l’organisme en fabriquant des anticorps si des corps étrangers venaient s’y présenter.
La vie est la résultante de prouesses, anatomiques, électriques, physiologiques, biochimiques, nerveuses et endocriniennes. Tous ces systèmes révèlent une complexité incroyable. Et pourtant, ils sont orchestrés de manière inconsciente et naturelle.
Notre corps n’est pas l’addition de 11 systèmes, mais la synergie et la complémentarité d’un équilibre précieux de l’un à l’autre.
Mais pour quelles raisons, certaines personnes se défendent mieux que d’autres ? Découvrez dans l’article intitulé Equitablement immunisés ? Pourquoi nous ne le sommes pas ? quelques idées de réponses.
“La vie ne tient qu’à un fil” ? Il est vrai.
Parfois, certains individus naissent avec des complications et un système immunitaire défaillant. Pour d’autres, les événements de la vie nous pénalisent engendrant un dysfonctionnement immunitaire.
Pour autant, notre organisme a la capacité de réagir, de se défendre, de se réparer, de récupérer, de s’améliorer, de se fortifier.Notre immunité appartient aux systèmes les plus subtils. En effet, son réglage est des plus délicats, réagissant puissamment à certaines attaques dangereuses mais sachant générer des réponses passives pour des corps étrangers ne présentant pas de menaces.
En d’autres termes, notre système immunitaire est résilient.
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